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Le chiffonnier à sept tiroirs

24 août 2015

La souplesse du dragon, de Cyrille J.-D. Javary.

Difficile de trouver mieux que cet ouvrage si vous vous intéressez à la culture chinoise :

Avec beaucoup de clarté et d'humour, J.-D. Javary nous permet de mieux appréhender cette culture si différente de la notre. Sans didactisme, il nous fait comprendre comment les Chinois se représentent l'espace et le temps, la familiarité qu'ils entretiennent avec l'invisible, l'importance dans leur culture de la notion du changement et la nécessaire adaptation à ce changement. Les notions de "Qi" et de "Yin / Yang" deviennent beaucoup plus claire. On a également une belle réflexion sur les particularités de la langue chinoise, et un chapitre (trop court, hélas) sur la politique et la politesse chinoises. 

C'est un ouvrage jamais ennuyeux, toujours passionnant, extrêmement concret, et qui se lit comme un roman. A recommander à tous les amoureux de ce pays et de cette culture !

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17 août 2015

La Rivière et son secret, de Zhu Xiao-Mei.

Ce livre devrait intéresser tous ceux qui s'intéressent à la Chine communiste, à la musique et aux récits autobiographiques. 

Pékin, 1969. Zhu Xiao-Mei est un «être de mauvaise origine» ; autrement dit, elle appartient à une famille de bourgeois cultivés. Une tare d’autant plus lourde à porter à l’époque de la Révolution culturelle chinoise que la jeune Xiao-Mei a un don précoce pour le piano et une passion pour la musique dite décadente – Shumann, Mozart, Bach. Afin d’éradiquer en elle tout désir autre que celui de mourir pour Mao, elle est envoyée en camp de rééducation par les autorités de la Chine communiste. Quelques années plus tard, Xiao-Mei n’a plus rien d’une bourgeoise cultivée, plus rien d’une pianiste, plus rien d’une artiste – plus rien d’un être humain, avoue-t-elle. Son unique livre : le Petit Livre rouge ; son unique souci : éviter une nouvelle séance d’autocritique ; son unique rêve : manger à sa faim. Le pouvoir communiste chinois a gagné. Mais un jour, Xiao-Mei trouve dans le camp un vieil accordéon. Elle caresse les touches, se risque à jouer un accord, quelques notes de musique s’élèvent… Par enchantement les années perdues s’effacent, les rêves reviennent, l’espoir renaît : Xiao-Mei se jure qu’elle rejouera du piano, envers et contre tout.

Tout au long de ces pages, on découvre, vécue de l'intérieur, la mise en place de la Révolution culturelle chinoise, mais aussi une musicienne à la personnalité exceptionnelle. Les pages qui décrit les ravages de la Révolution culturelle m'ont beaucoup marquée (les scènes d'exécutions sommaires au Conservatoire de musique sont terribles, de même que les séances d'autocritique et les camps de rééducation). La dictature mise en place par Mao et ses proches est à la fois terriblement répressive et bourrée de contradictions ; elle altère les consciences, intoxique les intelligences, corrompt les familles. 

Mais ce témoignage très vivant est aussi une leçon de vie lumineuse. Les pages sur la musique de Bach et sur la philosophie chinoise sont parmi les plus belles qu'il m'ait été donné de lire. De plus, l'auteur, qui est devenue une pianiste célèbre dans le monde entier, a une personnalité attachante, et beaucoup d'humour. Cette lecture constitue un complément intéressant au roman de Daï Sijie, Balzac et la Petite Tailleuse chinoise, autre témoignage sur cette période, mais cette fois masculin, où la littérature remplace la musique comme élément permettant aux êtres de garder espoir et humanité. Bref, une lecture coup de cœur que je recommande chaudement. 

16 août 2015

Book City

15 août 2015

"Dans les rangs même plus élevés...

... les femmes n'obtiennent de vous [les hommes] qu'une considération dérisoire ; leurrées de respects apparents, dans une servitude réelle ; traitées en mineures pour nos biens, punies en majeures pour nos fautes ! Ah ! Sous tous les aspects, votre conduite avec nous fait horreur ou pitié !"

Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (III, 16).

14 août 2015

La place Stanislas à Nancy.

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13 août 2015

Recette extraite du film Les Saveurs du Palais, avec Catherine Frot et Jean d'Ormesson.

Les Saveurs du Palais... dans votre assiette
Recettes de Danièle Mazet-Delpeuch
Extraites du livre "Carnets de cuisine du Périgord à l’Élysée"
Le chou farci au saumon braisé aux petits lardons
Pour 6 à 8 personnes :
- 1 kg de fillet de saumon
- 1 kg de têtes de saumon, plus les arêtes
- 1 chou frisé (type chou de Milan ou chou cabus)
- 1 kg de carottes
- 250 g d’oignons jaunes
- 250 g de poitrine de porc fraîche
- 2 cuil. à soupe de graisse d’oie ou de canard
- 1 bouquet garni
- sel de Guérande et mélange de poivres en grains
- 1 carré d’étamine d’environ 1 m de côté

1) Les parures de poisson, têtes et arrêtes, placées dans un grand bol, y laisser couler un filet d’eau froide pendant une dizaine de minutes, afin de les nettoyer et d’éliminer toutes traces d’impuretés. Les égoutter, et les placer dans une casserole à fond épais, avec quatre litres d’eau froide.
2) Ajouter le bouquet garni et porter lentement à ébullition en écumant. Laisser frémir 15 minutes, et passer au travers d’une passoire afin d’obtenir un jus clair. Réserver.
3) Escaloper le saumon en tranches de 1 cm environ, les disposer à plat sur une plaque, saler, poivrer, et réserver au frais.
4) Détailler la poitrine fraîche en minces lardons, les blanchir à l’eau bouillante pendant 2 minutes, et rafraîchir par un bref passage sous l’eau froide.
5) Dans un grand récipient, faire bouillir de l’eau et blanchir le chou entier pendant 3 minutes, égoutter, rafraîchir 10 secondes sous l’eau froide, et recommencer l’opération une seconde fois. (On blanchit le chou, entier, afin de protéger les feuilles intérieures plus délicates, et deux fois afin de le rendre plus digeste).
6) Egoutter et, sur un torchon épais, ouvrir le chou, feuille à feuille, délicatement. Ne garder que les feuilles très tendres, et réserver le cœur pour une prochaine soupe.
7) Dans une cocotte profonde en fonte, faire blondir les oignons émincés avec une cuillerée de graisse d’oie. Ajouter les carottes pelées, sans le cœur, détaillées en rondelles, colorer légèrement, saler et couvrir. Laisser cuire 30 minutes à feu très doux. Maintenir au chaud.
8) Pendant ce temps, chemiser une passoire à pieds avec le carré d’étamine, en ayant soin de el laisser pendre sur les côtés de façon à pouvoir ensuite en rassembler els bords afin de former un baluchon. Tapisser en commençant par deux couches de grandes feuilles de chou, en prenant bien soin de les faire largement chevaucher (après pochage, le chou devra rester en forme de boule), puis une couche de tranches de saumon, puis chou et saumon, jusuq’à utilisation complète, en terminant par une double épaisseur de chou. Refermer l’étamine, serrer en forme de ballon et attacher solidement avec une ficelle de cuisine.
9) Porter le jus de poisson à ébullition, y plonger délicatement le chou farci, et laisser frémir 15 minutes, puis le tourner et ajouter 5 minutes de cuisson.
10) Egoutter le chou, le démailloter délicatement sur une assiette creuse (il doit rester en forme), le faire glisser dans la cocotte sur le lit de carottes, et faire confire à feu très doux pendant 30 minutes. Poivrer en toute fin de cuisson, avec du poivre frais moulu.
11) Servir découpé en parts verticales, entourées de la compote de carottes.
12 août 2015

Cape Code Evening, d'Edward Hooper.

11 août 2015

Some like it hot, de Billy Wilder.

10 août 2015

Guerre et Paix, de Léon Tolstoï.

 

J'ai découvert cette grande fresque romanesque et épique peu de temps après Anna Karénine.. La Préface de Guerre et Paix (au moins dans cette édition) est très intéressante, car elle nous signale les difficultés du traducteur à transcrire une oeuvre qui donne parfois - dans la langue russe - une impression de travail bâclé, en particulier au niveau du style.

Les ambitions de Tolstoï dans ce livre sont plus grandes que dans Anna Karénine, en ce sens que Tolstoï entend écrire autre chose qu'un roman de moeurs. Il livre une réflexion souvent intéressante et originale sur différents points historiques, philosophiques et métaphysiques.

Pour autant, l'aspect littéraire n'est pas négligé. Les personnages (qu'il s'agisse des Rostov, de Pierre Bézoukhov, du prince André Bolkonsky et de sa soeur Marie, et de bien d'autres) sont fort bien peints, même si l'on se perd parfois un peu dans ce fourmillement de personnages. 

Le livre retrace la guerre qui opposa les Russes à Napoléon ; les chapitres "intimistes" alternent avec les chapitres à la dimension plus épique. Napoléon fait l'objet d'un portrait contrasté, il est à la fois admiré et très sévèrement critiqué. Le général Koutouzov fait lui l'objet d'une tentative de réhabilitation. Les personnages sont tous porteurs des interrogations de Tolstoï sur le sens de la vie, et sont pour cette raison tout à fait attachants. 

Les scènes de bataille m'ont parues au début fort ennuyeuses, mais on finit par s'y faire, et on ne peut dissocier les intrigues à caractère individuel de la grande Histoire. Il est d'ailleurs intéressant d'avoir le point de vue des Russes et de Tolstoï sur Napoléon, point de vue qui vient compléter celui des Français à l'égard de leur Empereur. Tolstoï apparaît comme un auteur complémentaire à Stendhal et à Hugo. Ce qui est frappant, c'est que ces aristocrates russes qui nous sont dépeints dans le roman, sont imprégnés de culture française et parlent couramment cette langue, alors même qu'ils combattent Napoléon. 

L'adaptation avec Audrey Hepburn a vieilli, mais les scènes de bataille que le film retrace sont tout simplement excellentes. En revanche, le côté carton pâte du film peut faire sourire, et le jeu d'Audrey Hepburn et de Mel Ferrer n'est pas franchement transcendant, même si Audrey Hepburn est cinématographiquement très belle dans la plupart des scènes. Physiquement, elle est absolument parfaite pour remplir le rôle de Sonia Rostov, mais son jeu a quelque chose d'un peu mièvre et mécanique. En revanche, Henry Fonda est très bien. L'intrigue a malheureusement été simplifiée, et le choix d'Anita Ekberg pour le rôle d'Hélène peut sembler surprenant. Restent quelques belles scènes, et un film qu'il faut voir, malgré son aspect parfois désuet. 

9 août 2015

L'étrange créature du Lac Noir (1954).

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Le chiffonnier à sept tiroirs
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